Barrage de la Renaissance: Les négociations échouent une fois de plus entre les représentants éthiopiens et égyptiens
Le barrage de la Renaissance est un chef d’œuvre en construction en Ethiopie, dans l’état régional de Benishangul-Gumuz sur le Nil bleu. Avec 6450 mégas watt, il est destiné à être le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique. Le 06 Avril dernier, les pourparlers organisés à Kinshasa dans le but de créer un dialogue entre l’Ethiopie et l’Egypte avortent.
Les eaux venues des plateaux éthiopiens représentent 86 % de l’eau consommée en Égypte et 95 % en période de crue. À lui seul, le Nil bleu fournit 59 % du débit du Nil. Ce qui a donc engendré de vives tensions avec le gouvernement du Caire. Depuis Avril 2011, des négociations sont en cours pour trouver un terrain d’entente entre l’Ethiopie et l’Egypte.
Après l’échec des pourparlers de novembre dernier, d’autres se sont tenus à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Cela étant dû à de nombreux désaccords révélés sur certains points par les deux pays en conflits.
Lors des pourparlers, le Soudan, soutien de poids de l’Egypte a proposé la médiation de l’Union Africaine. Cette idée bien que reçue par l’Ethiopie a été rejeté par l’Egypte qui estime que cette dernière veut imposer un fait accompli qui viole les fondements du Droit international et les relations de bon voisinage.
Si le projet de construction du barrage de la renaissance arrivé à son terme, permet à l’Ethiopie d’assurer son développement énergétique tout en boostant sa croissance économique, l’idée d’avoir un tel projet est loin de ravir les autorités égyptiennes. Au Caire, on souligne le risque que cette infrastructure fera peser sur la sécurité alimentaire des populations et la réduction du débit du fleuve de 25% avec un impact sur l’agriculture.
Avec une capacité hydroélectrique de 6450 MW, le barrage de la renaissance n’aura d’équivalent sur le continent que le barrage d’Inga III sur le fleuve Congo une fois réalisé. Grâce à cet ouvrage gigantesque, l’Ethiopie tout en assurant son indépendance énergétique, exportera pour près de 800 millions de dollars d’électricité chaque. Pour la réalisation de cet important projet, l’Ethiopie a déjà investi plus de 5 milliards de dollars soit la moitié de son budget annuel.
Le Barrage de la Renaissance est déjà construit à 80%. Il aura nécessité à cet effet 10 millions de tonnes de béton pour réaliser un mur de 175 km de haut et 2 km de long. Son réservoir disposera d’une capacité de 79 km3, sur une surface supérieure à 1800 km2.
Pour rappel, depuis 1959, un traité de répartition des eaux accorde 55,5 milliards de m3 à l’Egypte et 18,5 milliards de m3 au Soudan, soit près de 90% du débit annuel du fleuve.